Tierra y libertad (andalucia, espagne) Au magasin : avocats, mandarines, pamplemousses, oranges, citrons.
Top départ dans la nuit grenobloise (1h du matin) - Barcelone - Madrid - Arrivée à Málaga, 17h45 !
On est accuelli·es par Rafa, le coordinateur de la coopérative Tierra y Libertad et producteur d’huile d’olive. Il sera notre guide durant ces trois jours de visite en Andalousie.
On rejoint Almuñecar en bord de mer en une heure de voiture, durant laquelle Rafa subit toutes les questions de Matthias !
On se refait toute la chaîne logistique entre le moment où part notre commande de fruits hebdomadaire (entre le lundi et le mercredi) et où l’on reçoit les agrumes au Marché d'Intérêt National (MIN) de Grenoble la nuit du jeudi au vendredi 10 jours plus tard.
Durant ce temps, il faut qu’il transmette les commandes aux producteurs concernés, que ceux-ci ramassent les fruits (entre le vendredi et le lundi suivant) et les apportent dans leur petit lieu de stockage/empaquetage et qu’ils soient transportés jusqu’à Perpignan le mardi. Le trajet se fait en camion réfrigéré, pour le moment le train n’est pas possible.
Ensuite, ils sont récupérés par un transporteur français puis déposés au MIN de Grenoble le lendemain.
On se dit qu’on pourrait facilement réduire la durée, commander le lundi max, récolter le mardi, envoyer le mercredi et récupérer le tout à Grenoble le vendredi matin ! Ouais, ça parait bien comme idée ! 3 ans pour arriver à cette conclusion. C’est chouette de se voir en direct.
On parle de la bio et de l’extrême facilité de frauder pour des producteur·ices et entreprises peu scrupuleuses dans cette immense région de production qu’est l’Andalousie. Un contrôle ? Pas de souci, l’entreprise est liquidée et une nouvelle est créée le lendemain.
Rafa nous dit qu’en 12 ans de certification bio il n’a jamais eu le moindre contrôle sérieux. Il est écœuré par cette concurrence déloyale de faux produits bio qui inonde les marchés européens. « Esos precios Matías, es imposible, imposible !”* « Ces prix Matthias, c’est impossible, impossible ! »
Il n’est pas étonné de la perte de confiance globale en la bio.
Il explique que la coopérative Tierra y Libertad est née de la rencontre avec un ami/client…belge. Inspiré par les modèles de coopérative de producteurs en Sicile, il a proposé à Rafa et d’autres producteur·ices à qui il achetait les fruits de se réunir pour ne passer qu’une commande, n’avoir qu’une facture et diminuer le travail administratif de tout le monde.
C’est ainsi qu’en 2014 Tierra y Libertad a commencé à se structurer et qu’en 2018 c’est devenu officiellement une coopérative, avec un certificat bio unique.
Et Rafa a peu à peu quitté ses champs d’oliviers près de Córdoba pour passer à temps plein dans la coordination de la coopérative.
Maintenant, il est épaulé par Martina pour la gestion et les commandes, par Kiko sur la communication et par Angel pour la compta ! Les 25 producteur.ice.s sont tous sociétaires de la coopérative.
Aujourd’hui, les belges (Foodhub) forment aussi une coopérative qui revend ensuite à plein de magasin en Wallonie et sont devenus le principal client de Tierra y Liberta, qui est également l’un des actionnaires de cette coopérative belge. Cercle vertueux quoi.
Le soir, on dîne avec Kiko le photographe, et des producteurs et écologues que l’on retrouvera le lendemain sur le terrain… On a hâte de voir de nos propres yeux les actions qu’ils nous décrivent avec enthousiasme !
Le rendez-vous est fixé à 7:25 le lendemain avec Kiko à Almuñecar.
Visite producteur-ices, le 15/11/2024
Matthias et Solène
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